Seulement trois semaines séparent ces deux épisodes de la vie de mon fleuve . La frénésie des parcelles de maïs qui jouxtent les rives de " la Charente " donne des sueurs glacées aux eaux limpides . Le niveau du précieux liquide , sang de notre mère Terre " Gaïa " , joue du yo-yo en fonction des pluies déversées par le saint Ciel , et les prélèvements répétés inlassablement par les saints Hommes avides de grains d’or .Cette plante tropicale , sous nos latitudes tempérées est un anachronisme avéré de sottise . L’appât du grain de " Monsanto " et consort est sans limite . Pourtant mon fleuve " La Charente " crie à l’évidence le contraire. Lui est fort bien limité . Plus long fleuve côtier de France , il mesure seulement environ 365 km de sa source prise à Chéronnac jusqu’à son embouchure à Rochefort où ses eaux douces se mêlent avec celles salées de l’océan atlantique pour nourrir un peu plus au sud les huitres du bassin " Marennes-Oléron"  .

Où est passée la sobriété heureuse et harmonieuse dans ce décors d’enfer vert et gris crée par les hommes ? On nous parle de biodiversité . Ici elle en prend un sérieux coup derrière la nuque . Elle s’effondre , elle s’écroule . Les colonies de papillons s’estompent . Vulcain , Robert le diable , paon du jour , petite tortue , pourtant belles fleurs dansantes au gré des amours ailés se raréfient . Martins-Pêcheurs au bleu fluo incomparable désertent ces lieux devenus inhospitaliers . Là , le développement productif , cher à notre actuel ministre Arnaud , siffle l’hymne à la joie patriotique du non durable . Depuis 15 jours , les après-midi par 38° en plein soleil , les tiges de maïs frétillent sous les canons gicleurs d’eau , pour nourrir le CAC 40 de l’agro-business de BASF. L’apocalypse de la non vie devient florissante . Les hommes à force de toiser mon fleuve , vont réussir à le tarir même lorsque les nappes phréatiques sont paraît-il au zénith . Oh ! mon fleuve tu agonises sous la pression excessive des prélèvements des hommes .Oh ! mon fleuve , tu étais pourtant si beau …

Toujours au jardin dans les fruits rouges , j’ai quitté mon coin de fraises des bois et je papillonne du côté des groseilliers . Tel un Canardjaune de campagne en prières , j’en égraine mon chapelet de groseilles. Les après-midi , la sobriété heureuse des joies simples m’anime car la chaleur de l’été enfin radieux stimule ma frêle carcasse aux rémiges flétries et légèrement usées par les coups et blessures martelés du temps  . Cela m’incite aux bains dans mon fleuve préféré " La Charente " . Je vous souhaite de bonnes vacances pour ceux qui ont la chance d’en bénéficier et un bel été le soir à l’ombre des frondaisons pour les prisonniers du travail .

Bon été à toutes et tous .

L’été est entré enfin dans sa phase vraiment active . Un curieux vent de nord sensé nous caresser d’une humble fraîcheur fouette un air chaud saharien . Le thermomètre dans ma cabane de jardin affiche un 31° à l’ombre . Sous cette intense chaleur , n’ayant plus de framboises à me glisser dans le bec , j’ai changé d’activité en me plaçant en sous bois dans un autre endroit de mon jardin .

Je suis encore fruits rouges de saison mais cette fois fraises des bosquets , des lisières , des halliers , des clairières où rôdent les amateurs de papilles gustatives à fleur de peau . La fraise des bois me fait saliver de plaisir . C’est la reine des fruits goûteux . C’est ma Mara à moi .

Bonne semaine

Happé par le temps qui défile comme la rouille dévore les ferronneries du jardin , l’été est encore à l’image de notre vilain printemps récemment évanouit . Ce matin il pleut chaudement ce qui est tout de même une consolation car au moins pas de froid engourdissant mes rhumatismes de jeune senior . J’écoute d’une oreille distraite , non attentive comme celles à gros pavillons des Américains , les litanies du jour déversées sur les ondes radios ayant ma préférence . Un été obscur de révolution gronde sur l’Égypte . Puisse une jour une vrai démocratie s’ériger là comme une beauté pyramidale . Notre ministre de l’environnement Batho a sombré à bâbord comme à Tribord . Pour avoir crié sa vérité dans sa chute ne va-t-elle pas entraîner la coulée verte du gouvernement dans les flots bleus de la majorité rose ? La transition écologique va t-elle accoucher dans la douleur d’un paradis perdu sur terre comme au ciel ? Le nanar Tapie de la cité phocéenne grand orateur des pirouettes en tout genre a jeté au tapis un Pujadas lecteur de coupures de journaleux . La rixe a tournée court aux insultes et notre pyjamas endormeur du 20 heures de l’A2 a perdu sa blancheur souriante face au dogue en complot . Après le père Yvon , le fils Pierre Gattaz va détrôner Laurence à la tête d’un medeff coupeur de têtes ouvrières pour parvenir à maintenir le flots d’argents et d’or des entreprises du CAC 40 . Le patron fils du père patron des patrons saura-t-il maintenir un semblant de dialogue social ? Parisot a lancé sur les rails la retraite des petits de ce monde sur l’estrade des 70 ans . La patate chaude à Laurence est dans la marmite à Pierre . Pour finir ma petite oreille enregistre le bruit d'une fusée russe qui explose ses trois satellites Glonass au décollage . Le GPS russe rival de Galileo a perdu la boussole sur le cosmodrome de Baïkonour en polluant l’air pur des habitants du Kazakhstan . Ainsi va l’actualité du jour …. La pluie cesse sur mon jardin , un vent de sud ouest prend la relève pour chasser toutes ces mauvaises augures médiatiques . Demain il fera beau , mon baromètre est à l'ascension , l’été sera enfin au rendez-vous .