Lettre à Madame merlette,

Depuis que l’hiver qui vient d’arriver n’en est plus un, vous, madame Merlette semblez en avoir une profonde nostalgie. Déguisée en Mardi Gras de Père Saint Nicolas vous avez revêtue robe tachetée de flocons de neige pour tromper Merle Moqueur trop conquéreur de liberté printanière en ce cœur chaud hivernal. Votre compagnon, aussi noir que le ciel masqué d’une nuit de pleine lune de Noël vous accompagne sans comprendre la supercherie. Je m’interroge ? -Vous êtes allée faire les soldes avant l’heure dans la garde-robe de la supérette « Aux Champs ». -Que nenni, je me sens très bien ainsi. Pas de froid, pas de neige à Noël, je me devais de marquer ma différence de fade couleur en cette saison sans différence marquée. Oh ! Madame Merlette vous avez réussi un exploit rare aux regards du jardinier du coin que je suis et je vous en félicite. Bonnes fêtes à vous et à tous les oiseaux en cet hiver printanier.           

Pendant qu’un certain roi de la diplomatie ouvre le bal d’une COP21 à l’aide d’une clef de St Pierre, en bois de rose épineuse, et clôt le sujet théâtral FLOP21 du paradis retrouvé sur Terre d’un coup de maillet, mon jardin, lui, regarde d’un autre œil la situation du dérèglement climatique.

Le chaos n’est plus très loin.Quinze décembre 2015, Canardjaune y picore encore quelques framboises insipides et contemple des floraisons incongrues à la veille officielle du calendrier de l’hiver.

Mais Canardjaune tel un petit colibri à la mode Pierre Rabhi a planté deux palmiers Chamaerops pendant que d’autres ont palabré en compagnie des multinationales responsables de ce désordre planétaire. A chacun son choix de chemin de vie.

Quarante ans plus tôt Canardjaune plantait des cerisiers, des pommiers et des pruniers.Pour l'heure, ils dépérissent pour cause d’irrégularités de pluviométrie et coups de chaleur en fièvres solaires. Donc Canardjaune doit s’adapter et s’oriente vers des espèces plus conformes au temps qui court vers ce désert de l’inconnu. Tous les ans quelques «bébés arbres» sont ainsi confiés à Gaia, unique pomme d’Adam de l’univers accessible aux hommes, par un Canardjaune sur la voie du déclin. Il en ressent une grande joie intérieure, et une profonde communion avec les forces de l’invisible créateur.

En ce 17 décembre 2015, une chenille gambadait sur le mur de son nid.

-«  Est-ce bien raisonnable chenille de randonner à la veille de Noël ? » -« Ne t’inquiète pas Canardjaune, en février je serai papillon aux belles couleurs de l’été de la Saint Mardi Gras ».« Qui veut mentir, prétend deviner le temps qu’il fera», nous assure le dicton.

                                            Bon week-end.

Photos de Canardjaune prises les 15 et 17 décembre 2015

En décembre le bleu de l'été reste accroché aux tréfonds de mon cœur comme neiges éternelles sur les trois sommets du Kilimandjaro. Aussi aujourd'hui présentation d'une fleur bleue pour vous rappeler l'été et en attendant le prochain.  

Passiflora caerulea, passiflore bleue est une plante grimpante aux fleurs très étonnantes. Une véritable œuvre architecturale pour attirer les insectes chargés de la féconder. La plantation des pieds, que l’on peut se procurer dans toutes bonnes jardineries, s’effectue habituellement au début du printemps (Mars-avril). La floraison s’étale sur 4 à 5 mois de juin à octobre. Apparaît alors la fructification de septembre à novembre. Les fruits ressemblent à des œufs de pigeons et sont comestibles. Hélas bien fades en bouche mais fort agréable à la vue en suspension sur les tiges de la grimpante. L’envergure de ce végétal est de 4 à 8 mètres linéaire et peut atteindre 3 à 5 mètres de hauteur. L’hiver les passiflores souffrent des gelées au-dessous de moins 5°. Elles sont donc à exposer au sud, bien abritées des froids. Originaire des régions tropicales et subtropicales , 530 espèces composent la grande famille des Passifloraceae.

Cette photo prise à Bruges (Belgique) en septembre 2015 prouve que cette espèce est rustique même au-delà du nord de la France.

Enfin ci-dessous une autre espèce, la Passiflora serratifolia dont les photos proviennent du Cap-Martin à Roquebrune.

 En bouton qui s'ouvre.

Le pistil qui apparaît.

La passion qui foisonne...

                           Bonne journée du 9 décembre 2015.       

Mon ami Robert Papillon, en ce 1^er décembre 2015, me confirme que le réchauffement climatique n’est pas qu'une vision d’optique sur un thermomètre à alcool. Malgré le coup de froid de la semaine dernière, il batifole encore dans mon jardin et s’est endormi sur une feuille de noyer.

Sa tenue de camouflage fait peu d’effet sur un tel fond de tapisserie. J’ai ainsi tout à loisir réussi à lui tirer le portrait sans me faire attraper par le diable qui soi-disant l’accompagne. Aller Monsieur "Robert le diable" nous sommes en décembre et il est temps que tu t’endormes jusqu’au printemps.

                             Photos du 01/12/2015 Bonne journée .