• La pluie bleue du jacaranda picore le sol de ses pétales fanés. Au sommet de sa plus haute branche, heureux comme renard en chasse, maître Merle Noir écrase des aigus vers le ciel pour en appeler l‘écho. Mamie Aimée qui n’est hélas plus là pour me partager sa grande joie de juin en Azur adorait cette floraison accompagnée de la symphonie du choriste. Ce bleu de juin, ouvre le ballet de l’été en pays Mentonnais.

    Mais cette année le ciel qui a passé commande d’abondantes poussées nuageuses refuse de l’accompagner dans sa floraison. Pourquoi cette disharmonie du couple bleu terre-ciel? Est-ce les prémices d’un dérèglement qui s’amorce plus visiblement? Année après année le phénomène est de plus en plus marqué. Où est-ce seulement saute d’humeur passagère de mère Nature? Laissons la régler le problème que nous lui infligeons par notre démesure d‘activités futiles. Sur cette petite planète gorgée de vies miraculeuses, nous ne sommes que des acteurs de bref passage, pilleurs de ses beautés que nous ne pourrons jamais égaler et notre déraison jalouse finit par nous submerger .

    Cette année sans ciel azur, contentons-nous des vocalises de merle noir et des pleurs bleues du Jacaranda d’Aimée.

    Bonne première semaine de l'été 2016


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  • Assis sur les rochers qui bordent la plage Berlioz, je contemple la platitude d’une méditerranée endormie. Plus de ligne d’horizon, tout est gris souris. Seules les bouées jaunes du chenal cassent le décor gris sur gris.

    Face à la mer en sommeil la chaîne de montagnes Ciriccoca et ses acolytes les Monts Agel, pic du Baudon, Berceau, n’existent plus. Une immense écharpe de nuages gris anthracite enveloppe ces géants côtiers. De temps en temps des éclairs s’échappent en flammèches incandescentes de ce voile cotonneux. Un déchirement en feuilles d’acier suivit d’un roulement de tambour émerge de nulle part.

    Un goéland surpris, perché sur un acrotère à l'angle d'un immeuble en falaise alvéolée, décolle dans un cris de détresse puis se pose au loin sur une bouée. Peu à peu l’orage s’essouffle. Le soleil tente une dernière percée avant de disparaître derrière l’horizon de la masse montagneuse emportant avec lui une journée bien pluvieuse. Demain matin ce paysage suintant de toute part aura disparu. Une belle journée ensoleillée aura balayé ce décor fantomatique pour laisser place à un nouvel azur rayonnant.

     Bonne semaine .


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    Sur les deux rivieras, Française et Italienne, le grand débarquement des vélelles (Velella en latin) se déroule généralement chaque année en mai-juin . Poussées par des vents de sud elles envahissent cette partie du littoral méditerranéen. Elles s’échouent par milliers sur les plages. Certains jours elles sont si nombreuses que le phénomène en devient impressionnant. Ces organismes en forme de barquettes de 5 à 7 cm de long, de couleur bleue et dotés d’une voile cartilagineuse triangulaire se déplacent ordinairement en pleine mer en bancs immenses ( plusieurs dizaines de km2 !…) au gré des vents pour se nourrir de plancton et de zooplancton.

     

    Cet animal est un coelentéré (embranchement des coraux et des méduses) et plus particulièrement un sitonophore proche des hydraires. Parfaitement adaptés à la vie pélagique. Sa respiration est devenue aérienne grâce ou à cause de l’émersion du flotteur. Mariage miraculeux du règne animal et du règne végétal, les velelles sont de couleur bleue car elles vivent en symbiose avec  des cellules végétales, les zooxanthelles. Ces animaux ne sont pas urticants.Avis aux amateurs chercheurs, la reproduction est encore mal connue.

    Velella, Vélelles, Barquettes de St Jean

    Pour ces belles barquettes, lorsqu’elles s’échouent c’est la mort  assurée. Dommage de finir putréfiées sur des galets sous les yeux médusés des touristes promeneurs.

     

    Bon deuxième week-end de juin pas très loin de la Saint Jean labellisé ce jour "Barquette Velelle"

     

     


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  • Sous les tropiques du jardin de New-York enclavé de toutes parts de falaises en béton alvéolées de balcons, le végétal explose d’exubérance. Les ficus prennent des allures de dinosaures. La biomasse des troncs est enlacée de lianes racines en tuteurs pour ancrage au sol plus sûr. Ainsi positionnés, Ils écrasent les fougères arborescentes qui ressemblent à des bonzaïs.

    Les palmiers expriment ici leur plénitude du pays d’origine. Ils escaladent des sommets himalayens pour mieux scruter l’horizon au-dessus de la canopée. Comme un lilliputien en herbe  je me sens encapuchonné dans ce sombre fouillis gracile.

    Non, nous ne sommes pas en Amazonie mais bien en France métropolitaine. Pas besoin de conquérir en zébrures d‘avions dans un ciel azur notre minuscule planète. A Menton, elle se résume aux cinq doigts à portée d’une main fragile.

    Bonne semaine


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  • En l’an 2014,après trente ans de brillantes floraisons, la roseraie de Fontvieille à Monaco a été intégralement réhabilitée. Deux ans plus tard, en cette année 2016, le résultat est probant.

    Des milliers de pétales de roses déferlent en draperie multicolore frangée tel un tapis d’orient submergeant l’occident. Cette mosaïque parfumée dégouline en cascade vers un bassin circulaire agrémenté en son centre d’une colonne jet d’eau. L’onde de choc émise de cet épicentre aquatique chante dans un frais murmure.

    Afin d’embrasser au plus près du regard les belles, un sentier labyrinthique perlé de noyaux de pêche sillonne tel un python les 4000 pieds de rosiers.

    Caresser quelques unes des 180 variétés plantées est aisé et le plaisir assuré.

     

    Roseraie de Fontvieille à Monaco

    Les nez délicats et les yeux sensibles sont éblouis d’une joie profonde pour cœurs aimants.

    Oh! Mignonne allons voir si la rose ce matin est éclose…

    Bon week-end à toutes et tous     


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