Demain lundi 12 septembre 2022, nos amis de la météorologie , nous prédisent une dernière plume caniculaire. Ce soir, elle pointe à l'horizon des sommets pyrénéens pour épousseter le grand sud-ouest de notre cher hexagone de France métropolitaine. Cette dernière déferlante bouffée de chaleur va achever l'agonie de nos jardins bien mal en point. Le mien n'est vraiment pas brillant. Tous les végétaux qui habitent ce lieu sont en grande souffrance hydrique.

Les successifs barbecues solaires du dieu vulcain de l'été 2022 ont tout ravagé tel Attila en son temps d'invasion. Seuls trois potiches de bégonias dragons méticuleusement arrosés, (à l'eau de pluie stockée au printemps), par ma gentille voisine ont survécu à ces redoutables canicules. Le dérèglement climatique bâtit petit à petit son œuvre de destruction massive. Impuissants, les jardiniers observent sans pouvoir agir.

La grandiose nature possède ses raisons et son mystère. Comme l'a souligné en son temps le philosophe Francis Bacon :  « On ne peut vaincre la nature qu'en lui obéissant ». Alors il va falloir lui obéir plutôt que de lui faire la guerre à grands coups d'incendies en Amazonie Californie et dans une moindre mesure en France, à grands coups de pelleteuses et de béton aux quatre coins de notre planète, à grands coups de produits chimiques dans de vastes étendues agricoles, à grands coups de pompages d'eau dans les rivières, lacs et nappes phréatiques.

Gaïa, notre unique Terre nourricière est à bout de souffle. Elle se meure silencieuse dans l'indifférence du fourmillement d'une espèce humaine avide et assoiffée de matérialité dévorante et consommatrice d'énergies fossiles. Oui, il va nous falloir obéir Dame Nature avant qu'il ne soit trop tard. Mais quand ? ...

Depuis des mois il n'a pas plu et dans le jardin d'Adam, Eve n'est plus. Les plantes racornies se recroquevillent. Les lumières éblouissantes de l'été 2022 caniculaire réduisent à néant l'incandescente verdure de la photosynthèse des végétaux. Même Satan implore la pluie et passe commande d'eau sous forme d'orages dévastateurs.

La collapsologie d'une Terre qui agonise sous les coups de butoirs d'une folle humanité, en délire de consommation marchande, nous rappelle que, c'est nous les hommes, qui sommes le vecteur principal de cet effondrement planétaire. Scénario grotesque de la culture de l'inculture. Hanbury, ce magnifique jardin botanique de Mortola inferiore sommeille sous l'écrasante sécheresse.

Toutes les plantes exotiques et méditerranéennes sont cuites. Elles agonisent dans l'attente d'une bienveillante pluie qui ne vient toujours pas. La plupart meurent dans le silence feutré du clapotis des vagues de la mer méditerranée qui cerne ce lieu magique.

"Oh là là! Comme c'est sec" s'exclame à répétition le visiteur effondré et impuissant devant un phénomène d'une telle envergure. Ce jardin botanique manque pour l'heure de couleur, reste pour le meubler quelques piquants cactus en gouttes de sang vermillon.

Aie! ça me fait mal au cœur de voir toute cette souffrance végétale impuissante à s'échapper de ce brasier, fournaise allumée par Adam sans l'accord d'Eve.

Bonne journée à toutes et tous.

Le crocothémis écarlate de la famille des anisoptères, plus simplement dénommé libellule rouge, est entièrement rouge vif. Seul les mâles possèdent ce privilège. Les femelles sont brun jaune avec au milieu du thorax une bande dorsale longitudinale plus claire. D'origine africaine, avec le dérèglement climatique, depuis une quarantaine d'années, elles sont parties à la conquête du continent européen. Apparues en Angleterre depuis 1995, elles occupent pratiquement toute la France, le Bénélux sauf le nord de la hollande, l'Allemagne sauf le nord, l'Europe de l'est jusqu'à la mer noire et la Turquie. On peut les observer de mars à octobre dans les régions méditerranéennes et de juin à septembre plus au nord. Les mâles sont agressifs entre-eux et plus encore au moment de l'accouplement. Ces odonates fréquentent les eaux stagnantes, les rizières , les étangs peu profonds riches en végétation et bien exposés au soleil dans le nord. Cette pionnière thermophile est un bon indicateur du dérèglement climatique.

Bon week-end du 15 août 2022 à toutes et tous.

La veille du 14 juillet, la lune s'était invitée au spectacle du feu d'artifice sur la plage Berlioz. Comme je l'avais félicité pour la beauté de sa tenue de soirée, à la fin de la prestation des lumières et pétarades de la fourmilière humaine, elle m'a donné rendez-vous en tête à tête pour le soir suivant à la pointe du Cap-Martin.

-"Excellente idée" lui dis-je.

Au crépuscule des dieux lunaires, me voilà cheminant sur le sentier des douaniers. Il est plus de 22h00. L'air chaud carburé par le dieu vulcain qui n'a pas cessé de darder ses rayons de forge enflammés tout l'après-midi, est légèrement brassé au faîtage séparant Menton de Monaco. Mais pas suffisamment pour rafraichir les lieux.

Après une bonne heure d'attente à admirer au loin un feu d'artifice tiré du côté de St Jean Cap-Ferrat, Madame Lune pointe enfin à l'horizon d'une méditerranée endormie. Dans un silence monacal le spectacle est grandiose.

Les pollutions de l'air s'étant modifiées depuis la veille, sa tenue de soirée est d'un rouge sang qui vire rapidement au rose, puis violet. Une demi-heure plus tard elle pose son mouvant voile bariolé et endosse progressivement sa robe de nuit habituelle.

-"Le spectacle est fini" me dit-elle. -As-tu aimé?

-"Oh que oui, Madame lune. Merci de m'avoir offert cette moisson de rêves un soir de 14 juillet dans ce silence éblouissant de couleurs mouvantes".

Bon week-end

à toutes et tous.

Madame pleine lune du 14 juillet 2022 a contracté la rougeole pour rivaliser les couleurs d'un feu d'artifice grassement nourrit de vapeurs explosives.

Elle s'est levée sur  la méditerranée en jupe rouge pour peu à peu virer à l'orange et finir en un blanc-jaune laiteux. Conséquence d'un air chargé de particules fines et d'une pollution à l'ozone bien prononcée depuis plusieurs jours sur la région sud-est de notre belle France.

Mais ce n'est point grave. Respirons à plein poumon cette soupe chimique causée par nous-même et paradons sur nos champs Elysées. Les questions de dérèglement climatique ne sont point à l'ordre du jour pour nos hommes politiques.

Préparons nous à des jours difficiles. Nos journalistes de service veillent au grain, brassent des phrases aux mots anesthésiants pour protéger nos élites de ce bas peuple dérangeant et encombrant. A quand un chèque en blanc ou un vaccin Arn messager pour mieux respirer? Nous vivons une époque formidable en parade "chèque hélico".

Demain sera un autre jour plus violant pour nos chers bambins bien formatés en mode transition énergétique sur batterie trottinette en vitesse automobile formule-1.

Vive le 14 juillet 2022 sur nos champs Elysée nombril de la Terre.

Bonne journée à toutes et tous.