• anachronisme

     

    Seulement trois semaines séparent ces deux épisodes de la vie de mon fleuve . La frénésie des parcelles de maïs qui jouxtent les rives de " la Charente " donne des sueurs glacées aux eaux limpides . Le niveau du précieux liquide , sang de notre mère Terre " Gaïa " , joue du yo-yo en fonction des pluies déversées par le saint Ciel , et les prélèvements répétés inlassablement par les saints Hommes avides de grains d’or .Cette plante tropicale , sous nos latitudes tempérées est un anachronisme avéré de sottise . L’appât du grain de " Monsanto " et consort est sans limite . Pourtant mon fleuve " La Charente " crie à l’évidence le contraire. Lui est fort bien limité . Plus long fleuve côtier de France , il mesure seulement environ 365 km de sa source prise à Chéronnac jusqu’à son embouchure à Rochefort où ses eaux douces se mêlent avec celles salées de l’océan atlantique pour nourrir un peu plus au sud les huitres du bassin " Marennes-Oléron"  .

    Où est passée la sobriété heureuse et harmonieuse dans ce décors d’enfer vert et gris crée par les hommes ? On nous parle de biodiversité . Ici elle en prend un sérieux coup derrière la nuque . Elle s’effondre , elle s’écroule . Les colonies de papillons s’estompent . Vulcain , Robert le diable , paon du jour , petite tortue , pourtant belles fleurs dansantes au gré des amours ailés se raréfient . Martins-Pêcheurs au bleu fluo incomparable désertent ces lieux devenus inhospitaliers . Là , le développement productif , cher à notre actuel ministre Arnaud , siffle l’hymne à la joie patriotique du non durable . Depuis 15 jours , les après-midi par 38° en plein soleil , les tiges de maïs frétillent sous les canons gicleurs d’eau , pour nourrir le CAC 40 de l’agro-business de BASF. L’apocalypse de la non vie devient florissante . Les hommes à force de toiser mon fleuve , vont réussir à le tarir même lorsque les nappes phréatiques sont paraît-il au zénith . Oh ! mon fleuve tu agonises sous la pression excessive des prélèvements des hommes .Oh ! mon fleuve , tu étais pourtant si beau …

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 18 Juillet 2013 à 15:21
    lilou-52

    Quel bel hymne mais on aura beau crier, tu sais bien que l'argent passe avant tout !

    Trois semaines entre les deux photos...La chaleur après la pluie a fait son oeuvre mais il est vrai que le maïs est un mangeur d'eau.

    Il fait encore très très chaud. Le jardin a besoin d'eau mais il n'en souffre pas trop  pour le moment vu le printemps que l'on a eu.

    Très bonne fin de semaine Canardjaune.

    2
    Jeudi 18 Juillet 2013 à 18:59

    Pas très présent non plus sur les blogs pour cause de vacances en cours. Mais je reste branché et je jette un oeil distrait aux commentaires. Bonne continuation. Yves

    3
    Vendredi 19 Juillet 2013 à 07:00

    ici aussi çà arrose..

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    4
    Vendredi 19 Juillet 2013 à 11:07
    .ANTO'

    Salut ,je crois que la Charente devra s'adapter aux mutations climatiques et s'orienter vers la riziculture

    bonne journée ,temps orageux par ici

    5
    Dimanche 21 Juillet 2013 à 08:40
    New Dawn

    Rassure-toi , ta région est encore très belle , mais il est vrai que l'on a toujours tendance à remarquer ces petits changements qui marquent la dégradation écologique de certains sites remarquables .

    6
    Lundi 22 Juillet 2013 à 20:10

    bonjour, c'est désolant, tout est une question de pognon; je te souhaite une bonne journée bisous

    7
    Vendredi 26 Juillet 2013 à 17:10
    Capucyne

    et l'on puise dans les nappes....

    8
    martinpêcheur
    Dimanche 16 Novembre 2014 à 12:10
    martinpêcheur

    Désolant ces plantations en ligne, cette terre broyée et l'assechement des cours d'eau..météo changeante ici.

     

    9
    le p'tit Prince
    Dimanche 16 Novembre 2014 à 12:10
    le p'tit Prince

    Bonjour Monsieur CanardJaune,

    comme je suis compatissant de ton désarroi, le maïs, même non OGM, est une totale abbération subventionnée par l'union européenne. Les agriculteurs ne sont plus des Paysans. Les paysans cultivaient, les agriculteurs produisent... encore et encore... et quand l'offre dépasse la demande, le produit vaut de moins en moins, alors on produit encore plus pour gagner de moins en moins, car il leur faut acheter de plus en plus de matériel pour assurer l'augmentation de la production et ceci  jusqu'à l'inéluctable implosion, la liquidation judiciaire, parfois le suicide. L'orgueil aussi y est pour beaucoup, être plus gros que le voisin, dans ce cas on n'a pas le soucis d'écologie. Ca vaut pour le maïs, mais pour l'ensemble des productions intensives, La terre pleure, mais les égoïstes se voilent la face. Un jour, les mêmes iront coloniser et tuer une autre planète et peut-être que NOUS, nous arriverons à sauver notre belle planète bleue du moins ce qui en restera.  

    Bonnes vacances Monsieur Canardjaune

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