• Divagations rêveuses

    Blandine issue de la nuit des temps du cosmos était en charge de la surveillance de Gaïa . Or depuis plus de 100 000 ans elle se bornait à jeter un œil discret sur Gaïa sachant que cette dernière était en parfaite santé . Sa dernière véritable grande maladie remontait à l’époque du Crétacé Paléogène . Quatre fois déjà , elle avait dû se séparer de la presque totalité de ses éléments vivants . En raison de ce 5ème cataclysme venu d’une autre galaxie Gaïa chancelait . Râ avait failli la tuer de ses rayons lumineux devenus des dards de feu . Sa grande fièvre surmontée , Gaïa avait franchi cette épreuve . Elle était passée par une longue convalescence pour reconstituer petit à petit tous les éléments de vie qu’elle portait en elle et sur sa toison minérale . Depuis que Râ lui prodiguait des soins en lui jetant chaque jour des quantités phénoménales d’énergie solaire , juste suffisante pour la soigner elle s’en était bien remise et Blandine n’avait plus qu’a l’ausculter du regard . Mais un phénomène sournois était progressivement apparu vers l’époque dite des lumières terrestres Holocène . L’espèce humaine censée vivre à ses crochets à l’état endémique était partie à la conquête de Gaïa sur la totalité de sa toison verte et bleue . Ce taxon inoffensif était brusquement par ses conquêtes de l’au-delà des terres et mers devenu un prédateur redoutable pour Gaïa . Depuis qu’il était apparu sur son corps , elle le savait plus malin que toutes autres créatures terrestres et devait le supporter gentiment . Mais là il commençait à dépasser les bornes de l’occupation des lieux . Là haut , Blandine posée sur son nuages de coton blanc observait la scène sans trop comprendre . Pourquoi Gaïa laissait faire cet hôte devenu envahissant . Ne se rendait-elle pas compte que ces hommes trop nombreux et surtout trop gourmands la menaçait à nouveau comme lors du temps des dinosaures ? En maintes parties de son manteau les hommes raclaient , creusaient , pompaient , extrayaient roches et minéraux à l’aide de monstres d’acier qu’ils avaient créés dans de vastes usines . En d’autres endroits ils édifiaient des cases abris empilées aux formes phalliques rapprochées très hautes , séparées par de larges bandes noires sur lesquelles ils se déplaçaient dans des insectes métalliques fumants et bruyants . Toutes ces pustules rendaient la vie de Gaïa impossible .

     

    Pourtant ne leur avait t-elle pas tout offert ? Des montagnes blanches et verdoyantes . Des plaines dorées regorgeant de plantes fleuries et portant des fruits aux couleurs chatoyantes . Des forêts couvertes d’insectes nombreux et variés et remplis de chants d’oiseaux . Des rivières poissonneuses aux eaux limpides et courantes . De l’air cristallin à en suffoquer de bienfait . De bienfaisantes pluies pour le laver de ses sueurs en retour de ses longues marches exploratrices . Des mers et océans aux vagues ténébreuses incessantes s’écrasant sur des plages de sables immaculés . Décidément ce taxon devenait bien encombrant . Blandine le devinait du haut de son nuage , et Gaïa gémissante l’implorait de l’aider . Blandine n’était pas là pour lui indiquer la voie lactée à prendre . Blandine n’était qu’un œil au service de la puissance divine . Elle attendait son ordre sachant qu’il ne viendrait qu’en ultime recours . En attendant Gaïa n’avait qu’a se débrouiller avec son taxon qu’elle avait trop materné . Allait-t-elle le rejeter ? allait-elle le détruire ? Dommage il était si beau et si unique sur elle . C’était son bébé mais il avait grandi . Elle naviguait depuis si longtemps dans cet univers noir de froid et sans limite seulement baigné de douceur par Râ son plus proche voisin . Elle ne se résoudrait à s’en séparer qu’en absolue nécessité . Cette heure n’était pas encore sonnée . Les hommes devraient prendre leur destin en mains se disait-elle chaque jour . Gaïa n’était qu’un petit support pour eux dans l’immensité du cosmos . Ils devaient prendre conscience de ce fait . Réintégrer leur place dans la nature où alors disparaître . Que choisiraient-ils ? Ni Blandine , ni Gaïa ne savaient . Seuls les hommes portaient la réponse en eux mais ils ne le savaient toujours pas .


  • Commentaires

    1
    Vendredi 18 Janvier 2013 à 06:01
    ANTO'

    Salut

    Je ne sais si Gaia s'en tirera mais force est de constater que nous faisons tout notre possible pour la détruire

    bonne journée

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    2
    Vendredi 18 Janvier 2013 à 07:12

    comme une prière superbement illustrée

    3
    Vendredi 18 Janvier 2013 à 08:23
    New Dawn

    Dans ce combat entre l'homme et la nature , j'ai bien peur que ce soit la nature qui doive capituler ...

    4
    Vendredi 18 Janvier 2013 à 09:29
    Capucyne

    Superbe ton histoire vraie, mais guère réjouissante je pense, à long (ou à court) terme...

    5
    Vendredi 18 Janvier 2013 à 10:04
    dani-elle

    belles photos et juste texte

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