Elle n’a pas dit son dernier mot
 

Du haut de son siècle et demi , plantée à l’angle nord-ouest de la Grande Versenne , elle a encore fière allure La Grange au Père Brault . Et pourtant elle vit ses dernières heures . Les bulldozers et noria de camions sont lâchés . Une entreprise forestière censée planter et aider la croîssance des arbres , défonce en un clin d’œil la partie boisée　: chênes sessiles , hêtres communs trop communs sans doute , érables champêtre trop champêtres aussi , cornouillers sanguins aux veines qui pleurent et sureaux débonnaires sont déchiquetés , broyés et hachés menu sur place . Un chêne ayant trop forci cri violemment sa douleur et la machine gourmande en cale . Mais l’homme insensible redémarre sont engin de torture et avale le tronc après l’avoir laminé au revers . Des lieux infernaux , la faune ailée déboussolée migre rapidement vers la Fond Chauvin le dernier havre de paix pour ces volatils en perdition . Un dernier papillon jaune ombré d’une tâche sombre effrayé par ces monstres d’acier se jette innocemment dans la gueule d’un bulldozer .

Mais la grande Versenne déjà en partie décapée n’a pas dit son dernier mot . Un instant elle se rebiffe et d’un coup de rein bien placé , elle renverse un énorme camion jaune , les trains de roues en éventail , couché sur le flan , face à la grange au Père Brault , le réduit à l’état d’un scarabée doré sur le dos ventre au ciel . Pompiers et policiers se précipitent . Ouf　! pas de blessé du côté des hommes . Non , la grande Versenne n’est pas une tueuse , elle vient seulement de mourir dignement en lançant un appel aux humains pour leur signifier qu’il font là , une grave erreur qui portera préjudice à leurs descendants . 

 

  
En france , tous les 10 ans , l'équivalent d'un département disparaît sous l'urbanisation : constructions d'autoroutes , lotissements , zones commerciales grignotent les milieux naturels et agricoles . Réservons-nous à nos enfants un monde en bitume ? La Nature ne doit pas être ce qui reste quand tout a été aménagé ! Le taux d'urbanisation augmente 3 fois plus vite que la population . Comment les gens réagiraient-ils si les animaux passaient le bulldozer sur leurs maisons pour planter des arbres ?    

Hier matin me promenant du côté des "prises Giraud" , un admirable endroit de ma commune (ci-dessus en mai 2008)  , je découvre un massacre supplémentaire . Un des champs en deux jours a disparu . Oui , décapé ,  jusqu'au coeur de la roche . Le substrat vivant du sol s'est volatilisé .  

La lèpre moderne continue son macabre ouvrage . Le cancer des villes s'étend à nouveau sur le territoire de mon enfance. Que restera-t-il bientôt pour aimer la vie dans ce monde implacablement gouverné par l'argent roi !. C'est véritable un suicide collectif organisé par les humains et pour les humains à l'échelle de notre belle planète bleu .On nous ressasse à longueur de journée sur les journaux , les ondes ondes Radio , la Télévison , l'internet et autres pouvoirs médiatiques de nos dirigeants d'une perte de biodiversité sans précédent dans l'histoire moderne de notre "Gaia " .

 Encore une perte de biodiversité , ici tout près de chez moi et pas en Amazonie ( balayons devant notre porte)  . Chez moi et en Amazonie , c'est notre maison commune à tous qui brûle .

Les tournesols vont bientôt fleurir , et hélas les abeilles vont périr ; alors un petit article et une pensée pour elles   

Mais que faites-vous dans l'abeille ? Je cherche de l'hexachlorobenzène . Quoi ? Des pesticides .