• Guerres et Paix

    Une grande douceur pour novembre et un agréable soleil en mariage de nuages m'ont autorisé une sortie au bord de l'eau de la merveilleuse rivière « La Touvre » . Issue de trois importantes résurgences : Le bouillant, le dormant et la la fond de Lussac, cette courte rivière très large dès son lieu de naissance, peu profonde, et d'à peine 12 kilomètres est un havre de paix pour grands nombres de volatiles qualifiés de sauvages par les hommes. Or ne serait-ce pas ces derniers les véritables sauvages qui bombardent au prétexte de guerre , des hôpitaux , des écoles et des marchés, tuant enfants, femmes et vieillards innocents ?

    Cygnes et canards en surface, truites et anguilles en immersion vivent ici en parfaite symphonie. Cette symbiose de paix animale existe là depuis des millénaires.

    Or quel rapport avec la guerre ? Hélas cette rivière aux eaux pures à température quasi constante, porte en son sein depuis 1753 une horrible usine machine de guerre : La fonderie de canons de Ruelle . Les heures florissantes de la Marine royale sont nées ici. Elles ne sont plus ou presque et c'est tant mieux . Les petites mains ouvrières qui ont façonné cette fonderie à canons ont aussi inauguré la loi des « huit heures », du « travail à la chaîne » et la politique des bas salaires. Les charentais opprimés comme en bien d'autres lieux ont dû faire face à leurs semblables guerriers possesseurs et oppresseurs de travaux pour accéder à une meilleure condition de vie. Quoi de plus légitime. Cette rivière à fort débit constant est une manne pour les décideurs de Louis XV et Louis XVI. Le minerais de fer n'est pas loin. Il provient des sites de Benest, Adjots, Taizé-Aizie,  Charras, Cherves, Taponnat, Fleurignac, Saint Adjutory, Moutardon, Genouillac, Montrollet, Pleuville, Roumazières, Combiers, Mainzac, Marthon, Feuillade, Charmant , Juillaguet, et bien d'autres petits lieux de la profonde Charente aujourd'hui oubliée et noyée dans dans une Nouvelle-Aquitaine. Le charbon de bois des forêts de « Braconne » et d'  « Horte » est le combustible idéal pour l'époque.

    Ce triptyque matières premières fer, énergies bois et eaux limpides permet à la royauté d'alors d'introduire la forge de Ruelle dans le domaine de l’État, et de créer en lieu et place, une fonderie royale au service de la Marine. La machine de guerre était née. Les guerres de 1870, 1914 et 1945 et toutes guerres coloniales ne sont que les conséquences désastreuses de cette lointaine naissance. D'une simple forge pour création d'outils agraires de la belle France rurale, devenue fonderie pour fabrication de canons, la douce paix faune de « La Touvre », par la malignité des hommes, s'est transformée en œuvre de guerres trois siècles durant. Les canons et boulets aujourd'hui relégués au musée l’œuvre de guerre n'a malheureusement pas disparue . Elle se trame maintenant à distances aveugles par écrans d'ordinateurs interposés . Les innocents meurent toujours, les vrais coupables sont à l'abri bien au chaud.

     

    L'après-midi au bord de l'eau s'achève, mon triste rapprochement paix et guerres aussi.

    Bon mercredi 23 novembre 2016


  • Commentaires

    1
    Samedi 26 Novembre 2016 à 12:55
    francinea

    Bonjour, il y a toujours des innocents qui trinquent, l'homme ne sera jamais capable de vivre en paix, ; je te souhaite un bon week end, bisous

    2
    Dimanche 27 Novembre 2016 à 17:48

    Une balade de paix dans ce monde de brutes épaisses !

    3
    Mardi 29 Novembre 2016 à 11:47

    En attendant que l'homme sache vivre en paix je te souhaite une bonne journée   Bises à tous les deux Cathline

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