Bonjour ,

 

Plus les années s’écoulent et plus Canardjaune s’aperçoit et constate que son intervention au jardin et plus néfaste que nécessaire . En fait , beaucoup de ses actions semblent inutiles pour aider dame Nature dans son œuvre de plénitude . Laissons la faire un maximum au jardin, et elle vous surprendra par ses capacités prodigieuses d’adaptation à l’équilibre quasi parfait .Lorsqu’on met son grain de sel , on est comme un doryphore sur une feuille de pomme de terre . On croque et efface l’essentiel de la poésie sublime du créateur de ces vies multiples .

Certes aidons le jardin à grandir , mais juste ce qu’il faut pour que l’harmonie perdure . En respectant cette donnée , on se fatigue beaucoup moins , et le résultat est surprenant . Ainsi , ce tapis de ficaires de mon jardin est le résultat d'un hiver très humide pour mieux ensoleiller notre printemps retrouvé . 

Bonne semaine

Une hirondelle ne fait pas le printemps , et le 20 mars non plus . Les giboulées cognent et crépitent en friture sur la vitre de ma fenêtre . Le soleil peine à s’imposer .

Les printemps sont pleins d’espoirs difficiles à accoucher . Printemps des peuples et des révolutions succèdent aux trois sanglantes glorieuses , Printemps de Prague sévèrement normalisé par les tanks soviétiques , et plus récemment Printemps Arabes étouffés sous fermant de frères musulmans .

Toutes ces révolutions printanières ont un point commun , les souffrances du peuple aggravées par des famines . Il suffit d’une année chaude ou froide et patatras moins de nourriture ça où là . Les prix des matières premières alimentaires explosent et le peuple ne peut plus se contenter de jeux si son pain lui est retiré . Lui jeter en pâture des miettes n’est alors pas suffisant . Il se rebiffe et se rebelle contre la puissance  établie du moment . La géopolitique prend le relais des armes . Mais il est 11 heures 01minute 00 seconde au carillon de mon podomètre "géonaute" qui compte mes pas de randonnées . Le printemps 2013 de l’Almanachs des Postes a tranché , il est sous ma fenêtre dans mon tapis de primevères .

 

Bonne journée

 

 

Au fil de Mars la longueur de ses jours s’accroît .Cet avantage permet aux températures de gagner en degrés Celsius . Ce qui entraîne des poussées de sève chez toutes les plantes au jardin .

Cet emballement de vie floristique a pour corollaire un surcroît de travail pour Canardjaune .Son blog "Regards croisés" sera donc en sommeil quelques jours , le temps pour lui de rattraper son retard au grand air du jardin .

A bientôt . Bonne semaine

 

 

Jeune garçon , je rêvais d’un grand noyer dans mon futur jardin . Aussi dés l’âge de mes vingt ans , je réalisais mon rêve par la plantation d’un petit scion offert par mon vieux voisin de l’époque . Hélas j’étais bien jeune et je commis l’erreur de le planter à seulement à 8 mètres de ma maison . Mon noyer content de trouver un bon ami attentif à ses besoins de croissance a pris une ampleur considérable . Quarante ans ont passé , le " Sieur " a dépassé les bornes de l’envahissement des lieux et menaçait ma toiture de ses lourdes branches . A la faveur d’un redoux , la semaine dernière j’ai entrepris la vilaine tâche de le tailler plus que raison afin de protéger les tuiles de mon nid . Mon noyer n’a pas bronché lorsque j’ai attaqué sa ramure . Seulement voilà , il y a trois jours un terrible vent froid de nord lui a fait comprendre que plus jamais il ne serait le roi de ces lieux . Alors il s’est mis à pleurer . Des mésanges ont tenté d’essuyer ses larmes sucrées . Rien ne l’a consolé il a continué de pleurer sous le froid de février et ses pleurs se sont figées . Triste , j’assume mon geste , je n’avais guère d’autre choix pour préserver ma maison . Pour ceux qui en douteraient , mon noyer n’est pas mort il repartira dès le printemps prochain à l’assaut des nuages . C’est la quatrième fois que je lui raccourci sa houppe joliment recouverte de tuiles verte en été . Cette fois j’ai coupé plus court sa robuste charpente car je vieillis et les travaux en hauteur ne seront bientôt plus mon âge . Pardon noyer de t’avoir offert une coupe à la bidasse de mes vingt ans . Va , ta tignasse repoussera et retrouvera sa jeunesse de mai soixante huit alors que moi plus jamais je ne pourrai réaliser les rêves de mes vingt ans définitivement perdus …L’homme passe puis trépasse , la nature patiente attend toujours son heure de retour .

 

Goutte au nez

 

Mon noyer

 

S’est noyé

 

D’effroi

 

Sur bois

  

De froid