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L'enrésinement de nos forêts en cataclysme apocalyptique
Au cœur de notre belle Auvergne, les sapins sont rois déchus.
Plantés comme des choux de Bruxelles à la mode forêt landaise , serrés comme des sardines en boite, ils s'ennuient pour 50 ans de vie morne et triste sans aucune biodiversité pour les égayer.
Point d'érables sycomores (Acer speudoplatanus) ni de hêtres pourpres colorés (Fagus sylvatica Atropurpurea) et encore moins de sorbiers des oiseaux (Sorbus aucuparia) avec qui parler ou échanger ses points de vues . C'est ce que l'on appelle pudiquement pour se donner bonne conscience humaine des plantations en PEFC ( Pan European Forest Certification ), ou bien en FSC (Forest Stewardship Council ), deux beaux sigles et logos en certification ISO 14 000.
Mais les pins de l'Orégon (Pseudotsuga menziesii) communément nommés Douglas, les mélèzes (Larix decidua), et les épicéas (Picea abies) se moquent de ces normes décrétées par des humains assoiffés de rentabilité et de productivisme.
Plantés en rang d'oignon de Mulhouse, comme scaroles en parcelles maraîchères industrielles, ils dépriment. En plus pour arranger la sauce auvergnate, des sécheresses à répétition déferlant par le sud, des tornades distribuées par l'Ouest océanique et des polluants atmosphériques divers et variés balancés par les industries de la vallée du Rhône à l'Est, les rendent vulnérables aux scolytes comme les humains aux cancers.
Brusquement dans certaines parcelles cinquantenaires cet insecte ravageur tue royalement ces rois de la forêt en quelques semaines. Venant des décideurs ONF, le couperet tombe aussitôt. Il faut couper à blanc sur d'immenses surfaces pour éviter la propagation qui se déroulera quand même immanquablement.
Un beau matin des énormes engins forestiers de destruction massive débarquent et déferlent avec rapidité et aisance sur les zones pentues malades ou présumées en devenir contaminé.
Le cataclysme apocalyptique s'acharne méthodiquement tel un ouragan.
En moins de 3 minutes chaque arbre est coupé et ébranché comme un lapin de garenne venant d'être abattu et dépouillé de sa peau. Puis couché comme si on arrachait des poireaux en potager du roi. En moins de trois jours, les pentes verdoyantes cèdent la place à un spectacle de désolation type sol lunaire en contrée de Mars. Cinquante ans de paysages fondent comme neige au soleil de mai.
Les grumes seront acheminées en scieries pour confection de planches, parquets, piquets pour la plus grande joie des Bricomarchés, Bricodépôts, Ikéa et consors mais aussi en confettis pour granulés bois que les « Godins » modernes adorent dévorer pour réchauffer en cœur d'hiver nos douillettes chaumières. Les troncs les plus nobles serviront à confectionner des charpentes et ossatures bois pour les châteaux des châtelains du val de Loire et Périgord. A moins que cela ne soit en chalets des Alpes.
Quelques mois plus tard les parcelles pillées seront à nouveau enrésinées en mornes forêts noires, pour 50 ans peut-être si le dérèglement climatiques ne poursuit pas trop vite sont œuvre mercurielle à la hausse.
Nous vivons une époque de court terme formidable. La facture de nos sottises sera réglée par nos enfants et petits enfants.
Bon week-end à toutes et tous.
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Commentaires
il faut bien avoir des meubles quoique les miens sont en chêne et ont plus de 40 ans
je trouve qu'à replanter une forêt il vaudrait mieux mélanger les essences cela limiterai les pertes en cas d incendies
bon dimanche ici un beau soleil après la pluie d'hier toute la journée
bises à touts les deux
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en quoi sont tes meubles ? il faut en couper et en replanter c'est comme tes haricots verts; bon dimanche sans tronçonneuse