Quand la St Valentin rime avec « Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin avait déclose… » Ce beau poème de Pierre de Ronsard est, hélas en notre époque moderne, un petit arbre de bonheur futile d’un saint parmi les saints du calendrier. Cela permet de créer de la fausse monnaie dans les pays, dit riches de l’hémisphère nord, sur le dos de beaucoup de misère au cœur d’un pourtant magnifique pays africain, le Kenya. Là-bas dans la région du lac Naivasha des centaines d’hectares de terres agricoles sont sacrifiées pour la culture industrielle des roses. Des milliers de petites mains s’échinent et se piquent les doigts pour survivre à 1,93 euros de la journée dans des fermes horticoles dévoreuses d’engrais et assoiffées d’eau douce du proche lac. Chaque jour, soixante-dix à quatre-vingt mille roses prennent l’avion, direction 7000 kilomètres vers l’Europe pour inonder nos étals de fleuristes. La Saint Valentin, c’est hélas aussi cela, car une rose du Kenya c’est 0,04 euro la tige en bouton à la sortie des fermes usines, pour être vendue ici en moyenne 1,00 euro la fleur. Pas mal le bizness de la Saint Valentin!...

Alors les amoureux offrez-vous des roses de France au mois de mai à 6,50 euros l’unité. C’est un peu plus tard dans la saison, et beaucoup plus cher, mais tellement plus Z’Amoureux pour la planète et le respect des femmes et hommes de ces contrées lointaines.

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