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poésie chantée
J'appelle poésie cet envers du temps , ces ténèbres aux yeux grands ouverts , ce domaine passionnel où je me perds , ce soleil nocturne , ce chant maudit aussi bien qui se meurt dans ma gorge où sonnent à la volée les cloches de provocation ...
J'appelle poésie cette dénégation du jour , où les mots disent aussi bien le contraire de ce qu'ils disent que la proclamation de l'interdit , l'aventure du sens et du non-sens , ô paroles d'égarement qui êtes l'autre jour , la lumière noire des siècles , les yeux aveuglés d'avoir tant vu , les oreilles percées à force d'entendre , les bras brisés d'avoir étreint de fureur ou d'amour le fuyant univers des songes , les fantômes du hasard dans leurs linceuls déchirés , l'imaginaire beauté pareille à l'eau pure des sources perdues ...
L . ARAGON
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La vie aura passé comme un grand château triste que tous les vents traversent
Les courants d'air claque les portes et pourtant aucune chambre n'est fermée
Il s'y assied des inconnus pauvres et las qui sait pourquoi certains armés
Les herbes ont poussé dans les fossés si bien qu'on n'en peut plus baisser la herse
Quand j'étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j'y ai cru comme j'y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu'il en reste aux viellards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change
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Songer qu'on arrête jamais de se battre et qu'avoir vaincu n'est trois fois rien
Et que tout est remis en cause du moment que l'homme de l'homme est comptable
Nous avons vu faire de grandes choses mais il y en a eut d'épouventables
Car il n'est pas toujours facile de savoir où est le mal où est le bien
J'écrirai ces vers à bras grands ouverts qu'on sente mon coeur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu'on voit dévaster sa vie et son chant
Et tout haletant du temps qu'il y perd qui bat et rebat sa faux comme un plâtre
Extrait partiel du poème de L . ARAGON
"Je me tiens sur le seuil de la vie et de la mort"
si merveilleusement chanté par J . FERRAT
Adieu Jean , voici une pensée de mon jardin pour toi que j'aimai bien .
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Commentaires
1pistacheLundi 15 Mars 2010 à 16:23Répondre
Ma préfére, je crois, c'est "Ouralou".bonjour, un bel hommage aussi, et tu as raison, ferrat a merveilleusement mis en musique les poèmes d'Aragon, victor hugo doit s'en retourner dans sa tombe! il s'est fait trop rare hélas pourtant il va laisser un grand vide; bonne soirée bisousTiens un fantôme... oh pardon je veux dire un revenant... j ai failli te louper pour le titre de la créa mais tout est rentré dans l ordre... magnifique p^ème d Aragon mais quel pôeme de ce maître ne l est il pas ??? gros bisous
Très bonne journée - bises - jeanneBonjour Canardjaune
Trés bel hommage à ce grand poète Jean Ferrat.
Je suis trés émue de tes écrits, merci ...
Bonne journée, amitiés. Capucine
tres jolie fleurs ......... ces derniers jours non pas ete facile pour moi hier pas fais grand chose puisque j etais pas la de la journee alors en route avec un si beau soleil qui nous donne du courage ..je vais te souhaiter une tres bonne journee
Bonjour , Un canardjaune vole au gré des vents favorables pour soulager ses ailes , alors de temps en temps il peut revenir chez septsup . Bises et bon après-midi
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