Comme un nid d'aigle suspendu à mi-parcours d'une imposante falaise le vieux village d'Eze embrasse sereinement la méditerranée. En ce 9 mai 2024, jour de l'Ascension, le fourmillement sonore de la saison touristique bat fortement la mesure.

L'entrée du village est bouché par un agglutinement cosmopolite de bipèdes. Le surpâturage touristique gangrène ce si beau village. Le parking souterrain fraichement édifié et non terminé avale et vomit des automobiles de toutes nationalités. Les étroites ruelles piétonnes sont engorgées. Va-t-on devoir instaurer un QR code pour réguler les flux?

Comme il fait déjà chaud, des effluves de sueur flottent dans l'air et se mélangent aux fragrances des parfums Fragonard en vente au bas du village. Les restaurants sont au zénith du chiffre d'affaire.

Pour jouir d'un peu de calme, je me réfugie au royaume des âmes oubliées par l'espace et le temps. Je m'arrête un court instant devant la tombe de Francis Blanche. Depuis 50 ans il repose en silence et méditation sur l'humour de l'au-delà. " Laissons le dormir, il était fait pour ça. "

Au pied du cimetière étagé en terrasses, l'église ND de l'assomption en restauration cède peu d'espace à la prière. Les pensées diffuses peuvent ainsi vaquer du côté de Satan.

Vers la fin d'après-midi, des ruelles labyrinthiques sont enfin ouvertes au calme. Profitons de ces doux moments de plus en plus rares dans notre société de plus en plus agitée et frisant la folie guerrière cruellement meurtrière.

Le réarmement est en marche. Pourvu qu'il ne soit pas exhaussé par certains de nos chers dirigeants égocentriques car la paix ne se gagnera jamais par la préparation de la guerre comme on veut bien nous le persuader.

Tous ces beaux joujoux (à jeter à la poubelle) qui font parler la poudre et gicler les éclats d'obus, fabriqués pour un soi-disant calme, finissent hélas tôt ou tard entre les mains d'un fou. Nombreux sont les fous. Toutes les périodes de l'histoire en sont remplies. Les brillants résultats sont là pour le confirmer. 

Bonne semaine à toutes et tous.