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    La mort d’un géant des CanarisPlus haut, toujours plus haut vers le ciel, je m’élançais. De la pointe de mes palmes d'un vert tendre légèrement lustré, je crayonnais les pages bleues du ciel azuréen en dessinant des zébrures nuageuses ou des moutons de chantilly neigeuse. J’étais libre comme le doux zéphyr qui froisse mes branchages en un cliquetis métallique. Le trio de falaises immobilières « Primevères, Erevan et Tulipes » me servait  d’abri les jours de violents orages. Bref depuis plus d’un demi siècle je coulais des jours heureux en compagnie de mes frères et d’un très lointain cousin Jacaranda qui m’illuminait en juin de ses milliers d’yeux bleus sulfureux.

     

    Mais en ce monde en frêle équilibre, où tout bascule insidieusement, je me suis fait piéger par une escadrille de charançons rouges, horribles prédateurs de mon cœur de houppe. J’ai d’abord lutté tant bien que mal contre l’envahisseur . Le poids du nombre de bestioles a finit par prendre le pouvoir sur moi. A la faveur d’une grosse averse, les dégâts invisibles ont laissé choir une partie de ma chevelure.

    Branle bas de combat parmi les hommes. Ce palmiers devient dangereux. Aussitôt des spécialistes diagnostiqueurs sont venus m'ausculter. Les docteurs jardiniers ont rapidement tranché. J’étais trop malade. Une intervention chirurgicale urgente d’assainissement devait avoir prochainement raison de ma tête sans cervelle bouffée par des centaines de larves.  

    L’opération à la tronçonneuse a eu lieu ce jour. Ce soir,décapité comme un coupable, seul mon stipe subsiste, telle une colonne Trajane exposée en vitrine de jardin antique. Pour combien de temps ? Un prochain devis de spécialistes va en décider. Je finirai alors comme des centaines de mes frères, tranché comme un saucisson marque déposée "Olida" puis métamorphosé en copeaux dans un puissant broyeur made in "agroforesterie".

    La mort d’un géant des Canaris

     

     

    Ma souche sera

    pour quelques temps

    le seul témoin

    de ma vie de géant des Canaris.

     

     

     Statistiques officielles PACA

    13038 palmiers officiellement déclarés de 2006 à 2014 en région Provence Alpes Côte d'azur

    Je vous souhaite un bon week-end à toutes et tous. 

     

     

     

     

     

          

      

     


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  • Serial-killer, Edition bis

    La majorité du bassin méditerranéen est badigeonné de millions de stipes ornés en leurs sommets d’une belle houppe de palmes. Tous ces palmiers sont le trait d’union des peuples du sud. Ils façonnent le paysage mais pour combien de temps encore? Un serial killer qui étend ses tentacules autour de la mer du milieu des terres est en train de modifier la donne de cet équilibre ancestral. Ce serial killer mesure 3,5 cm de long , pèse quelques grammes et est habillé de rouge. Il se nomme communément « charançon rouge des palmiers » .

    Il a débarqué sur la Riviera Italienne et française au cours de la décennie 2000-2010. Depuis sa prise de pouvoir en ces lieux, il avance inexorablement en laissant derrière lui son lot de ravages sur la grande famille des palmiers. Malgré les plans A et B de nos « sachants » des grandes écoles d'agriculture associés à nos électrons de la sphère gouvernementale, régionale, et départementale, le fléau n’est pas prêt de s’arrêter. La Nature a ses raisons que l’homme ne comprend point car elle n’est ni de droite, ni de gauche et encore moins du nombril centre. C’est une rebelle anarchiste qui n’a ni Dieux ni maîtres. Seul compte pour elle la vie sur petite planète Terre. Elle s’y emploie à merveille par toutes sortes d’artifices incompréhensibles pour nous simples bipèdes situés au bas du dernier barreau de l'échelle des valeurs animales et qui sommes englués dans nos certitudes de domination sur elle.

    Revenons à notre charançon. Vouloir à tout prix éradiquer ce serial killer, c’est comme poser son cul nu sur un cactus « coussin de belle maman » . Rien n’y fera surtout pas nos géants mondialisés « Monsanto , Bayer et Consorts » rois de la chimie de synthèse sans en avoir réalisé au préalable la bonne analyse du naturel. Ce serial killer de la gigantesque famille des insectes,  vorace des palmes d’or «cannoises» sur tapis bleu azuréen va profondément modifier le paysage.

    Le palmier des canaris qui prospère hors de ses îles natales depuis 150 ans sur nos "rivieras" va devoir se replier en son nid d’origine. Et encore, à condition que le climat ne s’y soit pas trop réchauffé durant ce siècle et demi d’externalisation hors îles. En attendant les totems de stipes se multiplient comme petits croissants chauds de la boulangerie du coin de la rue Matignon via  l’impasse Elysée. Les houppes palmées s’avachissent les unes après autres dans un concert de parapluie de Cherbourg aux baleines éculées.

    Avec la mondialisation des voyages de végétaux sans certificats sanitaires dûment respectés, messieurs les « sachants » ingénieurs agronomes de l’INRA vous avez boulot sur la paillasse de vos laboratoires. A vous de jouer. La flûte enchantée est entre vos mains comme une patate chaude tombée d’un four à boulets napoléonien.

    Je vous souhaite à toutes et tous un bon jeudi 15 octobre 2015.

     

    Le serial killer version 1 c'est ICI  


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    Durant deux mois de la mi-août à la mi-octobre, des petites cyclamens décorent joliment un coin discret du jardin. En effet, ces belles sauvages de fin d’été et début d’automne n’aiment pas le voyeurisme des regards humains. Elles préfèrent se pavaner à mi- ombre en sous-bois clair aux endroits retirés des fonds de jardins. Elles se reproduisent spontanément d’année en année et finissent par s’organiser en un véritable tapis mauve à rose. C’est bientôt la fin de floraison, aussi je vous en partage la beauté avant disparition pour un an.

    Données botaniques pour celles et ceux intéressé(es)

    Ce genre compte quelques 20 espèces de vivaces tubéreuses originaires des pays méditerranéens et du sud-ouest de l’Asie. Elles font partie de la famille des primulacées, bien que cette parenté ne soit nullement évidente, les tubercules ronds étant situés à la surface du sol ou un petit peu en dessous et les feuilles charnues en forme de cœur étant souvent garnies de dessins clairs ou foncés sur le dessus. Les très élégantes fleurs solitaires à tiges nues et penchées montent cinq pétales tire- bouchonnés, très recourbés et dressés. Leur couleur varie du rouge foncé au rose ou au blanc, et elles sont parfois odorantes. De nombreuses espèces de plus petite taille font de belles plantes de rocaille. Elles doivent être plantées en sol fibreux léger, riche en matière organique et bien drainé, au soleil ou à mi- ombre . Arroser régulièrement pendant la croissance mais laisser se dessécher en été. Multiplier par semis en automne.

    L’espèce de mon jardin (Cylamen hederifolium) nécessite qu’un minimum d’entretien et se ressème spontanément seule. Idéales pour les jardiniers en « pote âgé » !...

    Bonne journée 

     

    Bonne semaine à toutes et tous.   


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  • Mais où est donc Canardjaune ? Il a totalement disparu des écrans de fumée de l'informatique informaticienne.

                       

    Il s’est offert quelques jours de repos après forts grands travaux d’été à restaurer les murs extérieurs de son nid douillet qui commençaient à décrépir comme la face cachée de Demoiselle Lune un jour d’éclipse solaire par Dame Terre interposée.

     

    Ses séances perchées au sommet d’une échelle trois brins de musique aluminium ont rythmé ses chaudes journées ensoleillées, tel un métronome, de chef d’orchestre à la recherche de la perfection sans cesse repoussée par l’insatisfaction du détail qui froisse l’oreille trop sensible à l’œil averti. Finalement Canardjaune, après avoir bataillé sur les trois faces aisément accessibles de sa montagne pavillon, se heurte le bec citronné sur le côté sud de sa maison encombrée d’une véranda qui a pour rôle de lotir les plantes gélives de son jardin  les mois d’hiver gorgés de frimas.

    Qu’à cela ne tienne, la retraite, de ce canard qui n'est plus laqué à tignasse gominée mais pas encore totalement boiteux, ayant sonnée, un échafaudage de palettes bois de récupération, fabrication cabane de jardin occupera une bonne quinzaine de jours le volatil. La tâche s’avère parfois compliquée à l’image de notre civilisation qui sombre dans la complexité. Mais l’homme est un brillant opportuniste qui sait fort bien se tirer des situations difficiles dans lesquelles il se fourbe. Donc Canardjaune a réussi a triompher de son numéro de cirque de plein air. Les quatre faces murales visibles de son nid sont redevenues à l’image de maison neuve d’y il a 38 ans déjà !

                                                   

    Comme le temps file vite vers la sortie de la vie pour finalement entrer dans l’inconnu qui nous attend tous. Bonne journée et bon premier week-end de ce mois d’octobre de l’an 2015.                      

     

     

     


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