Au cours de la nuit dernière Morphée m'a quitté quelques instants et je me suis réveillé tout étourdi. Un petit creux à l'estomac m'a incité à vouloir me sustenter. N'ayant pas de quoi me glisser sous la dent un petit pain , je suis sortie emprunter la rue du voyage des rêves jusqu'à la boulangerie du ciel dormant. Oh miracle la boulangère des ténèbres éclairés de lucioles étoilées m'a offert un joli croissant doré. Hum m comme il était délicieux à croquer !...Demain soir si Morphée m'abandonne en cours de nuit, j'en achèterai un second légèrement plus dodu.

-  « Mais pourquoi plus dodu » m'interroge ma petite fille?

- « Chut, c'est la lune croissante qui se dirige lentement mais sûrement vers la plénitude ».

-  « Et la plénitude ça veut dire quoi ? ».

-« C'est quand elle sera devenue galette des reines et des rois ».

-« Merci Papy pour cette petite histoire amusante ».

Entre deux averses, le printemps de l'an 2024 au jardin explose de couleurs. Un magicien nommé miracle a semé dans les moindres recoins de terre fertile des fleurettes sauvages et domestiquées bien agencées.

Les branches des arbres fruitiers cette année croulent sous un panache de fleurs à faire pâlir et laisser en extase un peintre jardinier.

En compagnie de jonquilles soleil, les ficaires abondent en tapis jaune lustré à la cire d'abeille. En robe parapluie à baleines renversées, tulipes dansent en couleurs primaires.

Les jacinthes exhalent l'ivresse des parfumeries.  

Les clivias imitent les tons orangers de leurs lointaines cousines d'Afrique du sud. Dans un recoin caché du jardin une ficaire fleur s'est mariée avec une primevère. Les deux nuances ne manquent pas de caractère ainsi les primevères ont enfanté un coeur de ficaire.

Un amour en cage n'a pas encore trouvé sa porte de sortie. Un pêcher pose délicatement son rose sur l'azur d'un ciel mouvementé.

Les giroflées défilent en carnaval sur plates bandes jardinières.

Un parfum d’effervescence printanière explose en mille couleurs . Le printemps est arrivé. Vive le printemps.

Bonne fin de semaine

et Joyeuses Pâques à toutes et tous.  

Après une petite pose pour fêter l'inauguration de l'arrivée du Printemps, notre soleil de mi-mars s'est de nouveau envolé vers d'autres cieux. Ce matin une pluie aux notes hivernales cascade du ciel en continu. Trois belles crues sur ces cinq derniers mois, notre beau fleuve « La Charente » va-t-il à nouveau déborder ?

Que d'eau ! Pour remplir les supers bassines de nos voisins des Deux-Sèvres . Les pompes à nuages de la Fédération nationale agricole fonctionnent à plein régime. Remplir un bassin artificiel à Sainte Soline contenant l'équivalent de 250 baignoires de piscines olympiques (comme dirait mon beauf), ça ne se trouve pas sous le sabot ferré d'un cheval de course. Vite messieurs les voleurs d'eau, remplissez vos arrosoirs à maïs pendant qu'il pleut. Pour l'heure, tous les voyants d'autorisation préfectorale sont au vert, y compris les voyants à sottise des mal-voyants . 

  En juillet il sera trop tard et vos maxi baignoires vont se vider, en nuages aérosols et pleine canicule sur vos plantes à régime tropical dans un pays à climat tempéré, comme neige qui s'évapore au soleil d'été. Monsieur le ministre des sols agricoles en métastases bétonnées et bitumées, la France est un petit pays de polycultures , pas une zone industrielle annexe des Amériques à pesticide et monoculture comme dans le middle-west. Cessez ce jeu de massacre dans nos belles campagnes bocagères. Pour favoriser une poignée de privilégiés d'un syndicat rapace, vous avez déclaré la guère de l'eau .

L'eau est un bien commun de l'humanité, pas une marchandise à cotation boursière. Monsieur le Ministre des eaux et forêts, incitez nos agriculteurs à replanter des arbres, au lieu de progressivement chercher à provoquer un « Dust Bowl » version made in France. La France n'est pas et ne sera jamais l'équivalent de l'Amérique.. Notre minuscule hexagone n'a pas vocation à l'exportation industriel de produits agricoles céréaliers type maïs . Le maïs n'est pas l'avenir de la France. Le maïs en est sa ruine.

Bonne journée à toutes et tous.

Le printemps approche à pas de géant. Il est maintenant plus trop nécessaire de nourrir les oiseaux dans les jardins et sur les balcons (pour ceux qui n'ont pas la chance de posséder un petit lopin de terre). Par contre il devient urgent de terminer les tailles des haies bocagères. Nos amis ,les insectes, les oiseaux et les petits mammifères qui s'y cachent pour subsister, vous remercient d'avance. C'est leur habitat de printemps pour se reproduire, leur habitat d'été pour se protéger des chaleurs, et leur habitat d'automne et d'hiver pour assurer le maintien de la biodiversité très menacée et en constante dégradation par nos humaines sottises .

Une leçon de vie à méditer.

PS : l'illustration est issue d'un partage facebook et la photo du jardin de Canardjaune au printemps dernier.

Bon dernier week-end d'hiver à toutes et tous .

Le Bois des Mérigots

La France possède de nombreux arbres remarquables. Ma petite commune dévorée par l’urbanisation galopante, n'en possède pas. Par contre un petit bois remarquable subsiste néanmoins comme un îlot de verdure dans un océan de pavillons de banlieue.

Ce bois de 10 hectares est composé en majorité de chênes , de quelques charmes et acacias . Les chênes en futaie sont majoritaires et je les qualifie tous de remarquables. Ils ont résisté aux assauts du temps et sont en pleine maturité.

L'un d'entre-eux était vraiment remarquable. Mais hélas les canicules successives de ces dernières années ont tué le roi de ce bois . Depuis deux ans seul le fût subsiste érigé majestueusement.

Les insectes xylophages œuvrent progressivement à sa destruction totale. Bientôt il ne sera plus.

Un second chêne remarquable assure sa succession à l'autre extrémité du bois. Sa particularité vient du fait qu'il s'est développé sur cinq troncs à la naissance du sol. Lui aussi souffre des sécheresses et canicules .

Va-t-il mourir comme son frère le roi ? Si le dérèglement climatique s’accentue je pense qu'il en fera lui aussi les frais . Dommage de voir ce bois aux arbres majestueux souffrir de son encerclement urbain.

Nous,les hommes, ne méritons pas de jouir de ce beau patrimoine naturel. Pourquoi avoir créé une zone industrielle si proche de ce bijoux forestier ? Pourquoi avoir loti en encerclement d'une façon aussi dense les trois autres quarts du périmètre de ce bois ? Il ne méritait pas un tel outrage !

Je suis triste d'un tel gâchis. Développement durable, je vois et j'entends ça sur tous les médias écrits et audiovisuels ; que nenni ! Commençons par préserver l'existant. Le bois des Mérigots fait partie de l'existant. Mais l'existant on s'en moque. Et ce bois va probablement à plus ou moins brève échéance disparaître et la biodiversité qu'il abrite sera emportée avec .

Il est beau pourtant avec ses pics épeiches, ses loriots, ses geais des chênes, ses écureuils, et ses lucanes-cerfs-volants. Mais pour combien de temps ?... Pour saluer ce bois remarquable voici un proverbe africain. "Quand l'arbre tombe, on l'entend, quand la forêt pousse pas un bruit". Méditons quelques instants sur la sagesse africaine des peuples premiers.

Bonne semaine à toutes et tous