La région PACA qui se traduit en version claire par « Provence-Alpes-Côte d'Azur » a misé en grande majorité sur une activité touristique de masse. Critère de grande tranquillité assurée l'hiver, mais aussi de débordantes invasions touristiques l'été. Le problème de ces brusques flux de bipèdes assoiffés de soleil est la gestion des déchets générés. Les gens ne vivant plus de menus moyens, ils leur faut consommer à outrance moult babioles et autres choses plus ou moins productrices au final d'ordures qualifiées pudiquement de ménagères.

Et c'est ici que le bât blesse, car à la belle saison, les sacs noirs de déchets s'accumulent en montagnes, gigantesques terrils qu'il faut bien évacuer quelque part. En première étape, s'effectue ce que l'on appelle la collecte du trottoir en camions bennes vers un centre de valorisation. Ici au Broc, en banlieue de Nice il se nomme Smed . (En langage compréhensible « Syndicat Mixte d'élimination des déchets »  C'est là que les ordures conditionnées en balles identiques à celles de foins et pailles pour nourrir le bétail, s'accumulent durant la saison estivale. En principe à l'automne, dès que le nombre de touristes s’amenuit, le trop plein de déchets régresse par incinération.

Mais en ce mois de novembre 2019, la montagne du Broc dégorge, de bric et de broc, jusque sur le parking des employés du site. Comment résoudre l'effacement du terril d'ordures? Simple comme au-revoir. Il suffit de l'expédier à l'autre extrémité de la France dans le Pas-de-Calais. Nos lointains voisins du Nord qui trient sans doute un peu mieux leurs emballages et qui possèdent un centre d'incinération sous alimenté vont s'en charger. Résultat de cette opération de crise , la solution concoctée par la préfecture : 500 tonnes de poubelles de particuliers des secteurs de Cannes et Grasse sont acheminés de jour comme de nuit par camions vers Labreuvière (62) pour y être abreuvées par incinération. Elle est pas belle l'idée lumineuse de nos décideurs criminels pour les générations futures !... Balader par camions 500 tonnes d'ordures ( peut-être 1000? ), soit 48 000 km allers-retours de région PACA en région Haut de France, c'est une petite bulle de CO2, mais bulles après bulles le ballon des gaz à effet de serre ne va-il pas finir par crever l'abcès du dérèglement climatique ?

Où est passé le principe de proximité définit à l'article L541-1 du code de l'environnement ? A la trappe de Véolia, multinationale possédant une tentacule environnement qui se camoufle derrière cette brillante manœuvre. Dixit Monsieur le Préfet des Alpes-Maritimes : « Nous vivons une pénurie d'exutoire qui génère des situations de crise ». Rassurons nous l'abondance de déchets est sans limite et les balles restantes sur le parking du Broc seront traitées par incinération localement vers le Vaucluse. Merci aux journalistes qui ont soulevé le lièvre car sinon c'est plusieurs milliers de tonnes supplémentaires d'ordures du Sud qui seraient parties en randonnées autoroutières jusque chez nos amis du Nord.

Bonne journée à toutes et tous.

Je vous souhaite

à toutes et tous

de Joyeuses Fêtes

Durant les mois d'été madame « La Charente » est un fleuve tranquille qui se love avec sagesse dans un lit mineur à caractère anodin.

C'est la joyeuse période des baignades, balades en barque et parties de pêches.

Mais, dès que l'automne arrive avec son cortège d'averses orageuses et ses pluies continues madame « La Charente » s’installe avec force dans son lit majeur.

Elle étale sa couette d'eau boueuse sur l'ensemble de sa literie faisant fi des imprudents qui ont bâti ici leur maison.

C'est son domaine réservé. Routes et prairies logées dans son lit majeur s'effacent sous son manteau d'onde trouble.

Reste à contempler ce spectacle naturel récurrent en cette période de l'année.

  Bonne semaine à toutes et tous

L'école de mon enfance s'est considérablement modifiée. En enfilade au fond de la cour, plus de toilettes en bois nauséabondes, dont les portes grinçantes baillaient, sans fermeture pour protéger notre intimité. Plus de salles de classe gorgées de 40 élèves le nez jusque sous le triste tableau noir parfumé à la poussière de craie blanche. Plus de caisses individuelles en bois contenant les livres et les cahiers. Plus d'encriers en porcelaine blanche bleuis par de grosses tâches en constellations. Plus de mornes blouses grises qui masquaient à peine les différences de niveau social. Plus de poêle alimenté en boulets de charbons anthracite chaque matin, fumant et crachant des panaches gris toute la journée . Plus de sol en plancher vermoulu qui cédaient sous les pieds ça et là au passage des élèves. Plus de hideux  plafonds aux plâtres sales détachés des lattes de bois servant d'accroche.  Plus de maîtres et maîtresses aux regards de canon rutilant lorsque nous trébuchions sur une faute d'orthographe dans un texte incompréhensible pour notre âge peu avancé. Plus de règle s’abattant brutalement sur des doigts hésitants à écrire. Plus d'oreilles d'écoliers allongées par deux doigts de maître en pince de crabe lorsque les leçons n'étaient pas bien assimilées. Enfin un peu plus tard dans la scolarité, plus d'interdiction de lire les quotidiens régionaux et ou bandes dessinées , même en cachette derrière les préfabriquées.

Ce monde est révolu et c'est tant mieux pour nos bambins d'aujourd'hui.

   Mais toutes les écoles de demain seront-elle comme celle que ma commune vient de se doter et dont l'inauguration en fanfare , en présence des acteurs de ce changement (Préfète de la Charente, 1 ère adjointe de la Région Nouvelle Aquitaine, Madame la Maire de la commune, l'architecte à l'origine de ce projet, la Directrice et les enseignants de cette école), a eu lieu samedi dernier.

Ce bâtiment est aux antipodes de ceux que j'ai connus lors de mon insouciante enfance. Construction à énergie positive. Murs à ossature bois, garnis de paille. Toiture végétalisée et ombrée côté sud de panneaux photovoltaïques. Eclairage naturel des classes par puits de jour. Chauffage et ventilation contrôlés par sondes en permanence. Tableaux, blanc laqué et arrosés de textes par vidéoprojection.

Étagères de livres dans chaque classe. Travaux collectifs en affichage mural. Mobiliers en bonne ergonomie enfantine. Des conditions optimales pour un apprentissage harmonieux. Une seule et belle épine griffe l'ombre de ce tableau idyllique, son prix initialement budgété à 1,3 million d'euros et réalisé à près de 4 millions d'euros en y incluant les déconstructions et aménagements annexe.

Très chère école, mais rien n'est trop cher pour l'avenir éducatif de nos petits enfants

tout en conciliant l'avenir de notre unique planète à protéger sans modération .

 Bon week-end à toutes et tous 

Dans le jardin abandonné de ma voisine, cet été un chardon Marie s'est invité. De la famille des Astéracées et unique représentant du genre Silybum cette plante fort épineuse est un miracle de beauté que l'on ne peut toucher, de pas trop près, qu'avec les yeux . Elle affectionne particulièrement les sols acides, secs et ensoleillés. Fréquente sur le pourtour méditerranéen, en France, on ne la rencontre que très rarement au nord de la Loire.

Robuste et de belle envergure, les nervures blanches de ses feuilles sont à l'avers comme maculées de lait. Les capitules apparaissent à la fin du printemps et la floraison s'étale de mai à août. Plante médicinale par excellence, ses graines contiennent des lipides, des Silymarines, des dérivés phénoliques, des mucilages, tocophérols et stérols. Les grecs connaissaient déjà les propriétés du chardon marie pour traiter les troubles hépatiques et biliaires. Pline l'Ancien dans sa célèbre encyclopédie "Histoire Naturelle" conseillait de mélanger le jus de la plante à du miel pour limiter les excès de bile.

Le qualificatif Marianum est lié à la Vierge Marie. Selon la légende Marie voyageant de Judée en Égypte, pour échapper à Hérode, aurait caché l'Enfant Jésus sous un bosquet de chardons, où elle lui aurait donné le sein. Quelques gouttes de son lait seraient tombées sur les feuilles, d'où les nervures blanches caractéristiques à cette espèce de chardon.

L'été est déjà loin, l'unique pied de chardon Marie de ma voisine n'est plus là. Il a été détruit lors du « nettoyage » d'automne de ce jardin abandonné, sous les coups de butoirs d'une bruyante débroussailleuse à moteur thermique. Dommage ce beau chardon servait d'habitat à une araignée crabe redoutable caméléon chasseuse d'insectes butineurs, maillon d'équilibre du grand monde mystérieux des insectes.

Bon premier week-end de décembre 2019 à toutes et tous.